LA FAMILLE MAX OPHÜLS

Le jeune Max Oppenheimer grandit dans une famille juive de la grande bourgeoisie libérale, et assiste à sa première projection de film dans une foire en 1906. Allant à l’encontre des projets de son père, qui prévoyait pour son fils une carrière commerciale, Max Oppenheimer devient acteur et metteur en scène. Pour protéger son nom de famille, il adopte le pseudonyme de Max Ophüls.

Son premier engagement en tant que metteur en scène de théâtre le conduit, en 1925, au Burgtheater de Vienne, qu’il quitte cependant après seulement quatre mises en scène suite à des diffamations antisémites. C’est à Vienne que Max Ophüls rencontre l’actrice Hilde Wall, qu’il épouse en 1926. Leur fils Marcel Ophüls naît un an plus tard.

Après avoir travaillé à Francfort et à Breslau, Ophüls rejoint les Meinhard-Bernauer Bühnen à Berlin en tant que réalisateur en 1931. La même année, il réalise son premier court métrage DANN SCHON LIEBER LEBERTRAN (d’après une œuvre littéraire d’Erich Kästner) sur mandat de la UFA. En 1932, il tourne son premier long métrage, DIE VERLIEBTE FIRMA, pour le Deutsche Lichtspiel-Syndikat. Il réalise d’autre mises en scène par la suite. C’est avec l’adaptation de Schnitzler, LIEBELEI, que Max Ophüls perce dans le monde du cinéma.

Peu après l’incendie du Reichstag en 1933, Ophüls émigre à Paris, où sa famille le rejoint un peu plus tard. Il tourne alors en France, en Italie et en Hollande et obtient la nationalité française en 1938. Après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Max Ophüls participe en tant qu’auteur à une émission de radio antinazie en 1940. Après le tournage de son dernier film (DE MAYERLING À SARAJEWO) dans ladite France libre, il s’enfuit avec sa famille dans le sud de la France avant d’immigrer aux États-Unis. En 1941, il obtient le visa tant attendu et arrive à New York par bateau via Lisbonne. À la fin de l’année, il arrive à Hollywood dans l’espoir d’y renouer avec la réussite qu’il a connu en tant que réalisateur européen. Il connaît pourtant des débuts extrêmement difficiles. Ce n’est qu’en 1947, avec THE EXILE, que Max Ophüls achève sa première réalisation aux États-Unis. D’autres films ont vu le jour à Hollywood avant son retour en France à la fin de l’année 1949.

En 1950, Ophüls tourne à Paris LA RONDE (DER REIGEN), une adaptation de Schnitzler, qui reçoit un prix pour son scénario à Venise et lui vaut un succès mondial. En 1955, il réalise son dernier grand chef-d’œuvre cinématographique, LOLA MONTEZ. En 1957, il met en scène DER TOLLE TAG ODER FIGAROS HOCHZEIT au Deutsches Schauspielhaus de Hambourg, sur l’invitation de Gustaf Gründgens. Il est hospitalisé le jour de la première et meurt le 26 mars 1957. Depuis lors, Max Ophüls est enterré au cimetière parisien du Père Lachaise.

FILMOGRAPHIE

• 1931 DANN SCHON LIEBER LEBERTRAN
• 1932 DIE VERLIEBTE FIRMA
• 1932 DIE VERKAUFTE BRAUT
• 1932/33 LACHENDE ERBEN
• 1932/33 LIEBELEI
• 1933/34 UNE HISTOIRE D’AMOUR
• 1933/34 ON A VOLÉ UN HOMME
• 1934 LA SIGNORA DI TUTTI
• 1935 DIVINE
• 1935/36 LA TENDRE ENNEMIE
• 1935/36 LA VALSE BRILLANTE DE CHOPIN
• 1935 AVE MARIA DE SCHUBERT
• 1936 KOMEDIE OM GELD
• 1937 YOSHIWARA
• 1938 WERTHER
• 1939 SANS LENDEMAIN
• 1939/40 DE MAYERLING Á SARAJEVO
• 1947 THE EXILE
• 1947/48 LETTER FROM AN UNKNOWN WOMAN
• 1948/49 CAUGHT
• 1949 THE RECKLESS MOMENT
• 1950 VENDETTA (changement de réalisateur)
• 1950 LA RONDE
• 1951/52 LE PLAISIR
• 1953 MADAME DE
• 1955 LOLA MONTEZ
• 1956 MONTPARNASSE 19 (livre uniquement)